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Quelques pensées...

Fables et pensées...

Le piano et le banjo

Maestro Piano, voyageant en paquebot,
Se dirigeait lentement vers Vancouver
Pour y jouer un concerto en concert;
Dans tout l’orchestre, on le disait le plus beau.

 

Ses récitals lui firent dix tours du monde
Et sa richesse reflétait sa parure;
De caractère hautain et de belle allure,
Il était bon enfant et aimait le monde.

 

Prenant un peu d’air sur le pont du bateau,
Il vit Négro Banjo près du bastingage;
Ne sachant quoi lui dire à ce vieux pataud,
Il zieuta plutôt la mer et son tangage.

 

Oui, Négro vivait de liberté et d’airs;
Tard, dans les bars, il jouait ce qu’il aimait:
Le blues, le jazz et quelques airs populaires;
Il aimait la vie… la vie le lui rendait.

 

Banjo l’aborda tel un port de plaisance:
«Nous sommes cousins d’une même famille;
Je suis honoré de faire connaissance
Du plus célèbre virtuose de trille»

 

Le piano, crispé de ces galanteries,
Voulut mettre fin à toutes causeries;
Puis un grand remous ébranla le navire
Causant tel écueil pour que Maestro chavire.

 

Le vaillant banjo attrapa le piano
Par la queue avant qu’il ne tombe et fulmine;
Maestro Piano, voyant sa mauvaise mine,
Remercia Négro et s’avisa penaud.

 

Se croyant avoir affaire à un vaurien,
Un musicien gueux, miteux et bon à rien
Se soûlant chaque soir d’un vin incertain;
Là, il le vit comme un bon samaritain.

 

Très souvent, dans une éprouvante rencontre,
La première impression fait faux bond; par contre,
On doit de même faire appel sciemment
À sa raison, son cœur et son dévouement.

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